vendredi 22 mars 2013

Décrire la vantardise la plus absolue



Par Golem 
Vrai ou faux ? Info ou intox ?

8h du matin. Les infos : le Ministère des Affaires étrangères confirme que les restes humains découverts près de l’aéroport de N’Djamena ont été formellement identifiés. Ce sont bien ceux du Président Tombalbaye exécuté lors du coup d’Etat. Le Président et le Conseil des Ministres en activité ont décidé de lui donner des obsèques nationales.

Je pense à son fils aîné et à ses enfants que j’ai bien connus.

Deux jours plus tard, un télégramme arrive : je suis invitée à la cérémonie. Un envoyé officiel va me contacter pour les détails.

Deux hommes sonnent à ma porte. Ils se présentent. Ils viennent du Ministère de la Coopération. Au terme d’une petite conversation, ils me demandent de remettre une lettre cachetée au fils Garbaye que je connais bien.

Le même jour, un négociateur d’un grand groupe pétrolier me demande le même service et me laisse entendre que je recevrai une bonne commission.

Les jours suivants, cela continue, délégué après délégué, trust après trust. J’ai reçu mon billet, pour la cérémonie. Je suis sur l’estrade officielle, à côté d’une fille Tombalbaye connue à Paris. J’entends les chuchotements : qui est-elle ? Pourquoi est-elle ici ?

J’apprends que chacun devra dire quelques mots. Je décide de parler de réconciliation politique, de pardon et d’espoir pour le futur. Lorsque je finis, quelques secondes de grand silence, puis un tonnerre d’applaudissements. Lors de la réception, je suis très entourée ; tout le monde veut me parler, me revoir, me charger d’une mission ou d’une médiation. L’archevêque veut me charger d’une étude compte-tenu de mes très bons rapports avec l’une des ethnies assez peu connues. Le responsable local des fonds des Nations-Unies pour le Développement veut me confier l’organisation et la mise en place de projets destinés aux femmes, projets spécifiques et concertés. L’archevêque insiste de son côté et m’assure que je l’accompagnerai à Rome pour remettre moi-même mon (mes) mémoire(s) au Pape. Je vais devenir une voyageuse témoin de la vie.

Par Krysia
Simplement moi !

On me demande de parler de vantardise !
En d’autres termes, on me demande de parler de MOI au naturel et au quotidien.
Mais est-ce être vantard que de savoir qu’on est féérique dans tous les domaines ?
Non ! C’est juste un constat ! Je n’y peux rien, je suis née comme cela !

J’ai 25 ans et je m’appelle Elsève.
Je sais, j’inverse les chiffres mais je donne cet âge parce que tout le monde s’accorde à ne pas pouvoir m’en donner plus.

Avant que vous ne me posiez la question : Non, on ne m’a pas donné le prénom du plus renommé des produits cosmétiques pour les cheveux ! C’est mon papa qui a nommé sa gamme comme moi ! Il a toujours été subjugué par mes cheveux de soie. C’est d’ailleurs pour ça qu’il s’est reconverti en coiffeur-chimiste. Il disait toujours : « Ma petite Elsève, tu le vaux bien ! ».
Je l’aime bien mon papa mais il ne m’adule pas autant que maman !

Mes formes vous éblouissent ? Je me suis tout fait refaire, mais je suis déçue parce qu’avant j’étais mieux ! Maintenant, je fais du 95 C/60/90. Ou c’est...  60/90/95 ?  J’ai un peu de mal avec les chiffres !
Mais je mesure 1m56 et pour ne jamais l’oublier, j’ai commencé un régime en atteignant ce poids.

Pour mes fringues, je suis dans « l’air du temps ». Que des marques griffées :
Chemisier « Cacharel », jupe droite importation directe de nos usines de Chine : « Zara » je vous le fais avec l’accent du pays, là-bas elles s’appellent : « Takaèt Mouincon ».
Mes sous-vêtements, « Chanel n°5 », ils ont une odeur de « coco ».
Si vous n’avez pas le nez bouché, vous vous en êtes rendu compte !
Mes chaussures à talons épingle : « Bata » mais pas n’importe lequel : Bata de chez « Taty », hééé !

Mes accessoires : diadème de miss, je l’ai depuis l’âge de 4 ans ! Pour dire que je fais attention à mes affaires !

Sur mon gilet « Bordeaux », ma broche « Chesnelle ». Ensemble, nous n’avons pas les mêmes valeurs !

Mon foulard et ma ceinture j’« Adore » ! Ils m’ont été offerts pas « JP Gautier » un jour que je lui ai donné l’heure dans le « Quartier ». On ne s’est vu que 10 minutes mais il est tombé amoureux !
Ça m’arrive souvent !

La prochaine fois qu’on se croisera, il m’offrira des boucles d’oreilles en or 3 carats avec du zirconium ! Un truc de fou ! Je n’ose pas imaginer combien ça coûte mais c’est encore plus cher que le diamant ! Si vous ne connaissez pas, ne vous en voulez pas ! Tout le monde ne peut pas exhiber des offrandes pareilles !
Et sentez mon parfum « jalouse » ! Son émanation m’enveloppe si bien !

Bon, en fait, j’amoindris, j’ai tellement d’humour !
Je compense car croyez-moi ce n’est pas simple d’être une femme fatale.
Tous les hommes n’en peuvent plus dès qu’ils me voient.
Pour un simple sourire accordé, certains ont même dû se … comment dire poliment ? … agiter leurs bijoux de famille pour remettre leurs idées en place, ou du moins le peu qu’il leur restait.

Je sais aussi qu’avec mon niveau d’études, j’en jette et j’en écrase.
C’est pourquoi j’ai pris le parti, dans une assemblée, de parler le moins possible, pour qu’on n’entende pas le décalage entre leur babillage et la verve structurée de ma diction impeccable.
Certes, mon curriculum vitae est surprenant. Je ne vais tout de même pas me reprocher mon goût pour les hautes études, ni m’en vouloir si je ne peux pas obtenir une place de directrice ou de magistrat !

On ne peut pas me reclasser à un niveau si bas et j’en conviens car je suis humble, délicate, réservée, autant que remarquable, sublime, mémorable, mais je ne puis le clamer, modestie oblige !

Vous n’aurez aucun mal à remarquer rapidement que je suis en décalage constant avec les autres. J’ai toujours une longueur d’avance, un petit quelque chose dans mon aisance qui me distingue : je ne suis ni le mouton, ni le berger, je suis la montagne toute puissante, fascinante.

Je suis la plus extraordinaire de mon pays et même de ma rue ! Plus précisément la n°1 de la prison de Réau.

Et oui, je détiens le record absolu : au tribunal, mes étonnantes qualités ont été votées à l’unanimité dès le départ par tous les membres du jury ! Du jamais vu ! Les juges, le procureur et les avocats des deux parties l’on reconnu et m’ont gratifié du temps maximum !
Il faut dire que j’étais impressionnante ! Mythique presque !

Voilà un petit débriefing de mes qualités secondaires, je vous épargne les autres, bien plus merveilleuses !

Tout ça pour vous apprendre que désormais, je n’ai plus de contraintes :
Je ne croise plus d’hommes alors ils ne bavent plus sur leurs chaussures, les femmes que je côtoie ne me jalousent plus car elles n’ont même pas leur CFG ici. J’imagine que vous ne savez pas ce que ces initiales veulent dire ?

Tout simplement : « Certificat des Futurs Gogoles ».
Vous pensez bien que c’est la première fois que je rate un examen !
Ma simplicité m’apporte une popularité grandissante chaque jour que Dieu fait, mais toujours dans un souci de vie idéale, je reste dans ma cellule pour ne pas faire d’ombre à celles qui cherchent à se faire péniblement des connaissances.

Rien de ce que je viens de dire n’est vrai, mais il est facile de donner l’illusion d’être une prout-prout de Paris 16 à celles qui ne veulent pas regarder plus loin que leur vilain nez.

Par Laurence
La Dame Caméléon et le Château

            Il était une fois une Dame Caméléon qui vivait dans un étrange palais. Pas un palais de verre mais un château de béton et d’acier.
Les fenêtres de barreaux s’ouvraient non pas sur des pelouses fleuries mais sur des jardins de barbelés.
La dame y résidait parmi une pléthore de femmes, les dames en bleu qui surveillaient et celles qui étaient observées, examinées, scrutées, disséquées, décortiquées, inspectées tout au long du jour et de la nuit.
Les femmes étaient jeunes ou vieilles, il y avait des splendides et des ingrates, des moins jolies avec un cœur en or, des belles avec du noir à l’âme, des soumises et des rebelles, des modestes et des vaniteuses, des mûres et des immatures, des souriantes et des grognons, des fades transparentes et des pestes hurlantes.

Dans ce gynécée, Dame Caméléon pensait à sa vie d’avant.
Elle était née il y a bien longtemps, de l’amour de Vénus et d’Apollon, sous une bonne étoile. A sa naissance, elle avait été dotée par ses marraines les fées de l’intelligence, la beauté, la délicatesse et bien d’autres atouts encore.

Dès son plus jeune âge, ses qualités physiques faisaient l’admiration de tous.
Ses yeux noisette étaient rieurs et lumineux.
Ses cheveux étaient si doux que certains voulaient toujours les caresser.
Son sourire parfait s’ouvrait sur des dents blanches qui brillaient au soleil.
Ses mains généreuses vous réchauffaient dès qu’elles vous touchaient.
Elle avait grandi dans un univers caravagesque, la musique était baroque ou classique. Papageno était son ami, le Louvre son aire de jeux …
Elle savait tout faire, elle réussissait tout, elle avait toujours la réponse à une question ; son savoir, son expérience étaient sans fin, peut-être en raison d’un QI qui frisait les 200.

Certes, elle était née avec une petite cuillère en argent dans la bouche mais ce n’était pas le plus important.
L’amour incommensurable de ses parents lui avait permis, en grandissant, de porter un regard sur les autres dénué de toute méchanceté, agressivité, jalousie, malveillance.

Pour l’avoir beaucoup lu, elle était rousseauiste dans l’âme.
Elle avait retenu de Montesquieu que : « La liberté est le droit de faire ce que les lois permettent ».

De tous ses voyages de par le monde elle avait retenu comme l’écrivait La Fontaine : « Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu » ou comme Goldoni : «  Qui n’a pas quitter son pays est plein de préjugés … »

Elle synthétisait une vie de liberté de ton et d’attitude. Une nature solaire, une détermination légère, une élégance rayonnante et juste ce qu’il faut de désinvolture la caractérisait. Elle avait une inébranlable confiance dans la vie. Elle était noble de cœur, son regard et son sourire étaient ses atouts.

Ses modus vivendi et operendi étaient toujours en accord avec elle…
Toujours sauf le jour noir, le jour maudit de l’accident où une affreuse sorcière l’avait transformée en Dame Caméléon.
Ce mauvais sort l’avait amené à survivre dans l’univers dantesque de la maison de béton où se jouaient et se rejouaient tous les jours les deux premières parties de la Divine Comédie. Son regard et son sourire étaient ses seules armes.

Dans cet enfer, personne ne savait qu’en fait elle était une princesse. Des esprits chagrins, revêches, aigris, intolérants, sans gêne, la traitaient de bourgeoise, pensant l’insulter ou la blesser.
La Dame Caméléon riait sous cape, en se disant : « Si elles savaient … »

Ce que les vilaines ignoraient, c’est que le mauvais sort qui l’avait transformée en caméléon cesserait le jour où elle quitterait la maison close et qu'alors elle redeviendrait princesse.

La princesse savait que, même vivant dans la cour des miracles avec ses compagnes d’infortune, elle ne ferait jamais sien le vocabulaire des vilaines et ne tomberait pas sous les fourches caudines de la facilité et de la vulgarité.
Non, la princesse ne fumera jamais : c’est avec ses amis les livres qu’elle voyage dans les paradis artificiels.
Non, la princesse ne dira jamais : « J’te kiffe », son kif elle le trouve dans la lecture des Béatitudes de St François d’Assise.
Non, la princesse « ne nique rien ni personne », elle ne veut pas piétiner la beauté de la langue arabe.

Et pour ce qui est réellement de « niquer », la princesse préfère faire la bête à deux dos avec un mâle de son espèce.
Non, la princesse ne « s’en bat pas les couilles », elle est une femme et elle n’en a pas, d’ailleurs il n’y a pas d’ovules dans les testicules.

Non, la princesse ne dira jamais « Wech » mais plus simplement : « Plaît-il ».
La princesse faisait fi de toutes ces grossièretés car elle n’avait pas les mêmes valeurs. Elle savait juste dire aux vilaines avec un grand sourire et dans un doux euphémisme : « Je vous enquiquine ».

« Le grossier élève la voix tel un pet à minuit » (proverbe persan).

Par Shinez
Je suis Dieu.

Un rêve récurrent, comme chaque matin.
Je me dis, j’ai rêvé ou j’ai entendu des voix.
C’est décidé je serai Dieu !
Je me sens au-dessus de tous, comme en élévation avec une force suprême, un savoir inné.
Alors, je décide d’être Dieu et j’entreprends de changer le monde à ma façon.
J’ai une aura subliminale.
J’ordonne, on m’écoute, on boit mes paroles et surtout on exécute aussitôt.
Je suis Dieu universel, rien ne m’arrêtera.

Par Simone
Pourquoi parler de vantardise ?

Nul n’ignore que mon Q.I. vaut bien celui d’Einstein, Marie Curie ou de tout autre – la liste est trop longue à énumérer !
Je suis certaine que mon intelligence et mon imaginaire en aucun cas ne pourraient être remis en cause. D’ailleurs, il est inutile de parler de mon intelligence car à mon sens, il s’agit d’un pléonasme.
Pour moi, les problèmes n’existent pas. Seules les solutions existent, et il me suffit de me poser une question pour y répondre aussitôt.
Ne me dites jamais : « tu ne peux pas » ; moi, je peux toujours ! Et si vous en doutez, il est inutile de me parler, je ne vous entendrais même pas.
Je crois d’ailleurs, non j'en suis sûre, être la seule sur cette terre  à pouvoir tout comprendre et tout résoudre !...
Peut-être suis-je la messagère de Dieu !...


Par Valérie
Je suis belle

Il n’y a que les idiots pour se vanter sans cesse ! Mais pour vous aujourd’hui, je m’exalte. En prônant mes qualités à la figure de mes interlocuteurs, cela me donne beaucoup de satisfaction.
Je m’appelle Léa et ma beauté est comparable à celle d’Aphrodite. J’ai de grands yeux noisette, des cheveux dignes des pubs sur les shampooings. J’ai une bouche sensuelle avec un grain de beauté que tout le monde m’envie.
Je me loue d’avoir le même sex-appeal que Marilyn.
Et enfin je me glorifie d’avoir un savoir-dire et un savoir-faire à subjuguer mon entourage.
En résumé, je suis belle et géniale.



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