vendredi 22 mars 2013

Inventer un métier qui n'existe pas



Par Krysia

Sécheuse de larmes

Il me faut me reconvertir. Choisir un métier avec un débouché.
Les qualités requises : la patience, l’écoute, les bons conseils.
Le niveau d’étude : au maximum, un diplôme de psy mais avec un certificat d’études, on peut y arriver si les qualités attendues sont requises.
Les terrains d’exercice privilégiés : le bébé, les ados et les adultes, à chacun sa préférence.
En ce qui me concerne, j’ai une nette préférence pour les fragiles, les plus innocents, les enfants. Dans le monde où je vis, ces derniers sont interdits, alors je m’exerce sur des adultes, les femmes plus particulièrement.
Je ne suis pas diplômée, ni reconnue par la sécu, mais mes consultations sont très primées, la liste d’attente est parfois longue.
Mon nouveau métier s’est imposé à moi avec tellement d’évidence pour chacune que je ne peux y échapper : je suis sécheuse de larmes et parfois, je m’y noie presque.

Gérante de l’avancée du temps
 
Je donne à chacun un peu de temps pour les créations et les émotions.
J’ai tenté d’expliquer comment ralentir les moments de plaisir et de bonheur, mais je n’ai pas le temps !
Il faut avancer pour que le futur qui attend devienne présent et le présent dépassé soit délaissé.
J’ai réparti la vie des hommes comme une année : en quatre saisons qui se succèdent sans jamais s’arrêter.
- Le printemps pour mettre au monde, humains, mammifères et insectes, et faire éclore les végétaux.
  Le printemps pour découvrir.
  Le temps d’un soupir.
- L’été pour grandir, se rebeller, se tester, se reproduire et brûler de tout bois.
   L’été pour s’affranchir.
   Accélérer le temps.
- L’automne pour s’imposer, gérer les couleurs de sa vie. Contrer les intempéries.
   L’automne pour supporter.
   La douleur passe avec le temps.
- L’hiver pour savoir. Voilé par un rideau de rides ou couvert d’un manteau de neige, observer, tenter de dire : « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ».
   L’hiver pour s’effacer.
   Ne pas avoir assez de temps.

Et moi je gère l’avancée du temps en donnant moins à certains car d’autres sont trop gourmands. Je perpétue, redonne du temps au temps, jusqu’au jour où mes enfants détruiront les couleurs joyeuses, les odeurs enivrantes, les mélodies apaisantes, les goûts salivants et ne pourront plus rien toucher d’avoir tout explosé.
Alors je ferai une pause. Je prendrai un nouveau temps pour réfléchir, reconstruire et repeupler.
Et cette fois, je prendrai tout mon temps.
  
Par Laurence

Chargée de bonheur

Société en pleine déliquescence recherche pour sauver ses équipes terriennes une chargée de bonheur disponible immédiatement, dans le cadre d’une mission urgente et de longue durée.
Ci-dessous les détails du poste à pourvoir :
Durée : Temps plein. 365 jours/365 jours.
Horaires : 24h/24h.
Localisation : Paris , 8 rue de l’Enfer 75006 et déplacements dans le monde entier.
Forme du contrat : Contrat à Durée Indéterminable.
Statut : Hors Cadre
Compétences requises :
- Savoir écouter et entendre sans juger.
- Rire de tout et sur tout.
- Grande endurance physique et morale.
- Abnégation totale.
Diplômes requis : Doctorat de bonheur, Master d’humour délivrés par l’Université de l’IMPROBABLE sise Planète Terre.
Langues : Parfaitement polyglotte.
Expérience souhaitée : 30 ans de pratique a minima.
Rémunération : selon résultat, des années de Paradis.

Adresse, CV et lettre de motivation à l’adresse suivante : DIEU@Eden.fr

Par Shinez

Dégusteur de vents

A quel vent se vouer ? Celui du Nord, du Sud, le Mistral, la Tramontane ?
Bref, j’adore ce métier. J’ai toujours le nez dehors à l’affût du vent. Bon ou mauvais !
Pourquoi me diriez-vous ? Car cela influe sur le moral.
Hé oui ! Que le vent vienne du Nord, de l’Est, les personnes ont le moral en berne. Froid. Quel tracas !
Du Sud et aussitôt, les bikinis sont presque de sortie. Super, quel beau métier, je suis par monts et par vaux. J’entasse les billets, car fort bien payée, je suis la seule experte à exercer, qui plus est, je peux mener le monde par le bout du nez et leur « Vent ai » l’humeur qui me plaît !

Bon vent !

Par Simone

Le professeur du bonheur

Il commencera par vous expliquer comment vous lever le matin :
1°) Choisissez votre musique préférée et écoutez-la.
2°) Faites votre petit déjeuner et apprenez à le déguster.
3°) Pensez toujours que la vie est belle et mérite d’être vécue.
4°) Accrochez un sourire à vos lèvres et qu’il dure jusqu’au coucher.
5°) Transmettez ce savoir aux autres, qui eux-mêmes le transmettront à d’autres et que ce processus se reproduise indéfiniment.



1 commentaire:

  1. Et bien moi je trouve que toutes ces professions "sécheuse de larmes" "gérante de l'avancée du temps" "chargée de bonheur" "dégusteur de vent" "professeur du bonheur"...ça manque trop...ça me manque trop de personnes comme vous !!!

    Alors je vous embauche, et je m'embauche à vous lire avec plaisir...

    RépondreSupprimer