vendredi 19 avril 2013

En vous inspirant d’Exercices de style de Raymond Queneau, et à partir de cet extrait du texte Je me souviens de Valérie : « Je me souviens. C’est bien. Tes cheveux blond vénitien. Ton regard bleu aryen. Ton humour restreint. Ton esprit manichéen. Ton rire enfantin. Ton lit plein d’acariens. », réécrivez un texte en vers libres, un texte avec onomatopées, et un texte plein d’hésitations.





Par Golem

Chalp ! Chalp ! Font les ciseaux.
Vlan ! Les boucles touchent le sol.
Snif ! Snif ! Tu pleures.
Plaf ! Les larmes mouillent tes chaussures.
Hi ! Hi ! Hi ! Tu ris aux éclats en regardant la course Olé ! Olé ! des acariens.
Heu... Tes cheveux étaient-ils bruns ou blonds, longs ou courts ? Mais avais-tu des cheveux ?
Je crois que mes yeux se reflétaient et brillaient sur ton crâne nu.
N’avais-tu pas la larme à l’œil chaque fois qu’un jet d’insecticide mettait fin à la vie d’un acarien ?


Par Krysia



D’après la poésie de  Valérie



Je me souviens de tes cheveux blond vénitien

Ton regard bleu aryen

Ton humour restreint

Ton esprit manichéen

Ton rire enfantin

Ton lit plein d’acariens





Revisiter, chambouler, libre :



J’ai écrit pour me souvenir

De tes cheveux bleutés, gélifiés aériens,

Ton regard d’enfant sauvage sans règle

Ton humour vénitien à deux balles

Ton esprit restreint de blonde

Ton rire manichéen au timbre cassé

Ton lit servant de trampoline à tes acariens

Sans cet écrit, je t’aurais déjà oublié !



Sous forme de question :



Tes cheveux étaient-ils blonds ou bruns ?

Ton regard hagard, fuyard me convenait-il ?

De l’humour, en avais-tu vraiment ?

Esprit es-tu là ?

Tu ris de joie ou par bêtise ?

Tu veux lire dans ton lit, sur ton lit ou sous ton lit ?

As-tu pris ton livre ?



Avec des onomatopées :



Meeeuuhh tes cheveux ne sont pas blond vénitien !

Tes toc toc aériens ou quoi ?

Oooh mes tes yeux sont d’un bleu ecchymose

Ton humour, vroum vroum s’est fait la malle !

Hou, hou, hou ! Esprit apparaît !

Zut ! Tu vas rire, ça va m’écœurer, berk !

Pouet ! J’ai explosé entre mes ongles un acarien !

Pouet ! Encore un autre !

Ben zut alors, je serais seul cette nuit dans mon lit !



Sous forme d’hésitation :



Tes cheveux étaient-ils blonds ou blancs ?

Parce que ça me rappellerait ton âge 

Je ne sais plus si tes yeux étaient bleus ou marrons

Un de chaque peut-être ?

Je crois que tu avais de l’humour.

Enfin, un humour restreint !

A moins que tu n’en avais pas et que je confonde !

Je ne me souviens plus si tu avais de l’esprit 

Sans doute que oui puisqu’il me semble t’entendre rire.

A moins que ce ne soit moi qui me moque de toi 

J’aimais ton lit, je crois 

Je pouvais discuter avec tes acariens plus intelligents que toi, me semble-t-il !


Par Laurence

Je me souviens de tes cheveux hirsutes noirs de jais
Un regard qui part on ne sait où
Un humour à la con
Un machiavélisme tout blanc ou tout noir
Un rire de Fou de Bassan
Un lit de volupté sans acariens où la belle s’est réveillée dans les bras de la bête.


Ai-je rencontré un jour des cheveux vénitiens ?
Ai-je croisé des yeux bleu berlinois ?
Ai-je pleuré de son humour limité ?
Ai-je pensé comme Manichéen, excuse-moi : comme Machiavel ?
Ai-je ri de lui comme un enfant ?
Ai-je aimé dans un lit non aseptisé ?


Je me souviens de tes cheveux blond vénitien
Ding, deng, dong
Ton regard, aïe, aïe, aïe, bleu aryen.
Ha, Ha, Ha, de ton humour restreint.
Heum, de ton esprit manichéen.
De ton rire enfantin. Hi, hi, hi !
Beurk, beurk, beurk de ton lit plein d’acariens.


Tes cheveux étaient-ils noir jais ? Non. Peut-être blonds vénitien ? Pas du tout. Rouge écureuil, alors ? Bref, je ne m’en souviens plus très bien et peut-être était-ce une perruque.
Ton regard bleu azur ? Non. Trop clair. Bleu cobalt ? Ce n’est pas encore cela. Ah horreur ! Bleu aryen...
Et cet humour était-il noir ? Non. Plutôt grisé. J’ai du mal à m’en souvenir. Peut-être n’en avait-il pas. J’hésite, je suis dans le brouillard.
Son esprit était-il seulement là ? Je ne crois pas. A bien y réfléchir peut-être n’avait-il même pas de cerveau.
Quant au rire, franc, certainement pas. Peut-être bien futile…
Le lit par contre, taché de petites choses, de la confiture ? Non. Du miel ? Pas du tout. Ça y est, j’ai trouvé ! C’étaient des acariens.


Par Simone

Je me souviens !
Ton encolure alezane
Regard clair profond
Un véritable clown
Allure lente ou galopante
Très facétieux
Ta litière remplie de vers


Puis-je me rappeler ta chevelure blonde presque blanche ?
Vais-je me rappeler, regard sombre, esprit pointu ?
Vais-je me souvenir, tu veux ou tu veux pas ?
Vais-je me rappeler de tes « Ah ah ah » ?
Ne vais-je pas oublier tes jouets dépareillés sous ton lit ?


Comment ne pas se souvenir hi hi hi de tes cheveux blonds ?
Et toc ! je vais me rappeler de tes grands yeux noirs. Hou la la j’m’en va m’souvenir de ton esprit hagard ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non.
Hi hi hi, je parle de ton rire aigu.
Mais bof, j’vais pas oublier tes jouets dépareillés, couic, étalés sous ton lit.


Je sais ou bien non, je ne sais, s’ils étaient vraiment blonds tes cheveux.
En y réfléchissant, t-ai-je idéalisé, euh, peut-être avais-tu un humour cinglant ou bien, un rire strident ?
Et tes jouets, était-ce la poupée qui était cassée sous ton lit, ou bien le nounours qui était groggy ?
D’ailleurs était-ce sous le lit ?
Je ne sais plus, je ne sais rien.
Peut-être ai-je imaginé tout ça.


Par Valérie

Un vénitien
Restreint
Invente un marsouin
Qui rit
Avec les acariens.


Laverais-je mes cheveux ?
Plutôt le lit ?
Peut-être l’esprit ?
Suggère-je un autre humour ?
Susurre-je de mettre des lunettes ?
Aimais-je les acariens ?


Ah ! Enfin, des cheveux blonds 
Oups ton humour restreint 
Miam miam des acariens
Lol ton rire enfantin
Yaouh ! Ton esprit ludique
Yaouh ! Ton lit qui grince


Des cheveux blonds ou platine ou oxygénés.
J’hésite...  peut-être blancs, jaunâtres.
Ton humour manichéen… Ça, je doute. Peut-être droit. Droit ou tordu.
Des acariens, des acariens, belles excuses, c’est pas des mites, des mites intelligentes et sournoises.
Tu peux rire, moi j’en pleurerais.
J’en pleurerais de rire.
Bleu pervenche ou bleu délavé, tes yeux, j’hésite toujours.


1 commentaire:

  1. J'ai beaucoup aimé les textes de Krysia et de Laurence qui sont très complets et aboutis

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